Le Taichi, un art (martial)? Et si on le comparait à la peinture

Si vous êtes pratiquants aux « Chemins du Taiji », vous disposez d’une version plus complète dans l’espace privé du site…

J’ai fait précédemment un comparatif avec le voyage, je vais le faire aujourd’hui avec la peinture (mon enseignant Philippe – https://www.asso-taiji.com/ aimait à parler de musique)

Des techniques de peinture ?

Quand on commence à peindre, on apprend différentes techniques, on les travaille, on joue avec, on se les approprie et on finit par s’en servir de manière unifiée ! Mais avant de prendre le pinceau, il est important d’avoir un support convenable pour se lancer.

Et donc, l’essentiel au départ, c’est de se construire une belle toile !

1ere étape : construire un bon support

Cela va peut-être vous surprendre mais en Taichi, c’est comme si l’apprenti peintre, à ses débuts, devait apprendre à construire un bon cadre et à tendre la toile dessus pour se créer un support de qualité. C’est ce qu’on appelle la forme de base (une chorégraphie précise) et c’est un apprentissage essentiel.

Cela demande de l’observation (bien reproduire le geste), de la mémorisation (se rappeler de l’enchaînement) et au démarrage, on mettra une attention particulière à bien structurer le corps (bons positionnements des articulations, verticalité…).

Cette toile de qualité (la forme de base en Taichi) va nous permettre de parler un langage commun.

C’est un support blanc, vierge, vide qui va nous ouvrir tout un panel de possibilités…

Etape suivante : les « niveaux internes »…

Une fois la première partie de la forme mémorisée (une petite toile pour la peinture en quelque sorte), on pourra s’essayer à quelques techniques plus précises.

On explorera, étape par étape, différentes zones du corps. On y posera une intention particulière et on écoutera ce qu’il s’y passe (c’est ce qu’on appelle les niveaux internes).

Quand on commencera à jouer avec une « technique », elle nous demandera beaucoup d’attention, de recherche dans les sensations corporelles. Il nous arrivera de l’exagérer pour bien la comprendre et il faudra du temps pour faire corps avec, pour l’incorporer. Elle deviendra ensuite plus naturelle et on pourra y rechercher la détente.

Après plusieurs années, les techniques finiront par s’unifier…

Et lorsque cela arrivera, en peinture comme en Taichi, on pourra oublier la (les) technique(s), s’en libérer (je ne considère pas en être là) et c’est là, peut-être, que l’on deviendra un artiste (pour soi-même, cf la phrase de Sophia Delza sur la page d’accueil) !

On retombe donc bien sur nos pieds avec cette notion d’art (martial)…

En parallèle : s’amuser à dessiner sur une feuille de papier…

Rien ne nous empêchera, avant d’avoir en main une belle toile vierge, de prendre une feuille de papier et de commencer à jouer avec les premières techniques de dessin, histoire de les toucher du doigt sans passer par la forme.

C’est ce qu’on pratique dans la première partie du cours, à travers un travail qui s’apparente plus à du Qi Gong, où les mouvements (ou l’absence de mouvement dans les postures statiques) sont plus répétitifs, donc plus simples à mémoriser. Cela nous permet de nous concentrer plus rapidement sur notre ressenti intérieur.